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Bruxelles, le 30 novembre 2020 – Le CCIB a pris connaissance avec étonnement du nouvel article de Marie-Cécile Royen dans le Vif-L’Express du 26 novembre 2020, intitulé dans sa version papier « L’islam politique déstabilisé ». Le titre de la version web de cet article tendancieux va jusqu’à mettre en exergue une citation anonyme purement diffamatoire et calomnieuse : « Le CCIB est connu pour ses liens étroits avec les Frères musulmans ».

Dans un climat sociétal déjà assez anxiogène, le CCIB regrette cette publication, visant manifestement à rencontrer d’abord les obsessions identitaires de Madame Royen, nourries par des sentiments très étranges difficiles à qualifier à ce stade ; obsessions visiblement bien alimentées par certains de nos détracteurs.

Pratiquant un journalisme d’amalgames en ce qui concerne le CCIB et ses activités, Madame Royen s’autorise, de façon aussi persistante que pernicieuse, à sous-entendre l’existence d’un prétendu lien idéologique et organisationnel entre le CCIB et les Frères musulmans, nourrissant ainsi des sentiments complotistes et islamophobes. Sous l’apparence d’informer, Madame Royen se permet d’user et d’abuser de divers stratagèmes visant à défendre coûte que coûte cette thèse grotesque : le cœur des accusations les plus graves repose sur trois citations anonymes non vérifiables (provenant du même sérail ?) qui ont pour effet, sinon pour intention, de salir et de « charger » de manière violente le CCIB et ses responsables.


Le CCIB est ouvert à la critique et aux débats contradictoires, mais ne peut se taire face au détournement de la mission d’informer pour tomber dans un acharnement manifeste visant à nourrir la suspicion et l’hostilité envers notre association. Le droit à l’information ainsi que la liberté d’expression et de critique constituent des droits fondamentaux et des conditions essentielles à une société démocratique, comme le rappelle le préambule du Code de la déontologie journalistique. Néanmoins, ce droit est assorti de normes à respecter et de devoirs pour les journalistes et les rédactions, normes qui pour le CCIB n’ont pas été respectées par Mme Royen.


Le CCIB se fait une autre idée du rôle du journalisme dans le devoir d’information des citoyens et ne comprend pas qu’un tel acharnement, qui relève d’une certaine « dé(sin)formation », puisse continuer à s’étaler dans les pages d’un magazine d’investigation réputé, auquel contribuent par ailleurs plusieurs journalistes de qualité.

Le CCIB n’exclut pas d’introduire à nouveau une plainte, une fois encore, au Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ). Ce dernier a déjà pu constater dans le passé plusieurs manquements fautifs à la déontologie dans le chef de Madame Royen (cf. décision 15-23) pour un article du même acabit.

Avis du Conseil de déontologie journalistique du 14 octobre 2015 sur les fautes déontologiques du Vif – L’Express dans un dossier consacré aux Frères musulmans en Belgique diffusé le 6 mars 2015. « Le CDJ a reçu plusieurs plaintes à ce sujet. Il a considéré trois griefs comme fondés. Sont fautifs : l’absence de droit de réplique aux personnes citées (art.22) ; des titres et illustrations qui dramatisent inutilement la problématique abordée (art. 8) et reposent sur des stéréotypes (art. 28) ; et une insuffisance dans la recherche de la vérité (art. 1 et 4 du Cddj). Par contre, le CDJ n’a pas retenu comme fondés les reproches de confusion entre les faits et les opinions, d’absence de rectification, d’absence de modération des forums, de diffamation, d’atteinte à la vie privée et de stigmatisation d’une communauté. L’avis complet du CDJ peut être consulté ici. »

Post-scriptum : Est-il possible de parler dans un même article du CCIB et des Frères musulmans sans tomber dans le complot ou les amalgames ? Oui. A titre d’exemple, lire l’article de Cédric Vallet d’AlterEchos abordant de manière éclairante et contradictoire la question de la professionnalisation et du financement de l’ « associatif musulman » en Belgique : https://www.alterechos.be/qui-a-peur-de-lassociatif-musulman/. Le sujet étant identique à celui de l’article de Madame Royen, et donc tout aussi sensible, on notera que le journaliste présente plusieurs points de vue de différentes personnes qui s’expriment librement, sans jamais recourir à l’anonymat.