BRUXELLES, LE 21 SEPTEMBRE 2014 – En cette Journée d’Action européenne contre l’Islamophobie et l’Intolérance religieuse, est officiellement lancé le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique asbl (CCIB). Porté par des femmes et des hommes engagés dans le combat pour plus de justice sociale et d’égalité, celui-ci a pour objectif de lutter contre les diverses manifestations de l’islamophobie en se basant sur les normes internationales et le travail permanent du Conseil de l’Europe et des Nations Unies. Les trois priorités du CCIB sont : soutenir la reconnaissance légale de l’islamophobie, établir un monitoring permanent des actes islamophobes et faciliter l’inclusion des femmes musulmanes, particulièrement dans l’enseignement supérieur et l’emploi.
Le constat est alarmant. D’après les chiffres annuels du Centre pour l’Égalité des Chances, les actes islamophobes sont en augmentation de 20% depuis deux années consécutives. Depuis 2012, il y a en Belgique chaque semaine au moins deux actes islamophobes dont un est clairement en infraction avec la loi antidiscrimination (voir tableau 1). L’islamophobie se manifeste aussi particulièrement sur Internet puisqu’en 2013, au moins 50% des dossiers « médias et cyberhaine » en lien avec le critère conviction portaient sur les musulmans.
Face à la montée des actes de violence envers des citoyen-ne-s belges de confession musulmane ou supposé-e-s comme tel-le-s (Roms, Sikhs, Arabes d’autres confessions, etc.), l’action du CCIB revêt un caractère d’utilité publique. Il est urgent de sensibiliser l’ensemble de la société et les décideurs politiques aux discriminations et à la fragilisation de la cohésion sociale. « Le déni de la réalité de l’islamophobie, cette violence spécifiquement orientée vers des musulmans et plus particulièrement des femmes, est important. La souffrance des victimes est encore trop souvent minimisée, voire niée » nous explique Mustapha Chairi, Président du CCIB, « Il est temps de dire tous ensemble STOP à une société qui exclut certain-e-s citoyen-ne-s sur base de leurs convictions religieuses. La liberté de croire, comme de ne pas croire, tout comme celle de pratiquer son culte, est inscrite dans les Droits de l’Homme. Nous voulons simplement faire valoir ce droit, en déconstruisant les préjugés et en luttant contre la banalisation de la haine. »
Pour y parvenir, la formation est nécessaire ; raison pour laquelle le CCIB a notamment participé à un séminaire intensif au Centre Européen de la Jeunesse à Budapest du 16 au 19 septembre 2014, dans le cadre de la Journée d’Action européenne contre l’Islamophobie et l’Intolérance religieuse, mise en place pour la première fois par le Conseil de l’Europe.
Contact presse : Mustapha Chairi, Président (contact@islamophobia.be – 0484/057977)
Plus d’infos : http://www.mouvementnonalahaine.org/
Complément d’informations :
Tableau 1 : Chiffres issus des rapports annuels du Centre pour l’Égalité des Chances – Dossiers discriminations sur base des convictions religieuses et philosophiques et caractérisation des dossiers « islamophobie » en trois sous-catégories.
Remarque : un des chantiers prioritaires du CCIB consistera durant ces prochains mois, avec le soutien du Centre pour l’Égalité des Chances, à approfondir ces données selon le critère « genre » afin de mettre en lumière le caractère sexiste ou non de l’islamophobie.
* La méthode de caractérisation des dossiers « islamophobie » du Centre n’étant pas connue, le CCIB s’attachera à harmoniser ses critères de monitoring des actes islamophobes en Belgique avec ceux du Centre et des standards européens et internationaux en la matière.