Après la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis, plusieurs milliers de manifestant.e.s à travers le monde jusqu’en Belgique se sont fait entendre, appelant à l’action contre les violences policières et le racisme systémique. La Coalition pour un plan d’action interfédéral de lutte contre le racisme (NAPAR) lance aujourd’hui un mémorandum avec plus de 50 propositions pour développer ce plan d’action.
Avant tout, la Coalition aimerait apporter son soutien à toutes les personnes impactées par les violences et le harcèlement policier ainsi que le racisme structurel. Nous pensons en particulier aux afro-descendant.e.s particulièrement affectées par les violences racistes mais également par le climat actuel. Nous réitérons notre engagement continu afin de travailler au développement de politiques publiques antiracistes impactantes.
Cette semaine, la Plateforme Stop profilage ethnique a lancé sa campagne « Pas Normal – Stop au profilage ethnique », avec de nombreuses revendications concrètes pour lutter contre le racisme et la discrimination au sein de la police. Parmi ses propositions, nous appuyons l’idée de l’enregistrement systématique des contrôles de police et la délivrance d’un récépissé mentionnant la raison du contrôle. Nous demandons aussi la généralisation du système de police de proximité, qui a déjà prouvé son utilité dans un certain nombre de communes à l’étranger (entre autres au Royaume-Uni).
D’autre part, la coalition NAPAR préconise une tolérance zéro pour le racisme et la discrimination par des agent.e.s de police et des sanctions efficaces. Elle préconise aussi la réforme urgente du Comité P en un organe véritablement indépendant chargé d’enquêter sur les plaintes pour racisme au sein de la police.
Trêve de discussions, l’urgence est à l’action !
« Nous rappelons au gouvernement fédéral l’urgence de tenir la conférence interministérielle contre le racisme annoncé par Sophie Wilmès, et que la Coalition NAPAR, composée de 59 organisations francophones et néerlandophones de la société civile, est prête à se retrousser les manches dès demain pour créer un plan d’action interfédéral contre le racisme. » Sakina M. Ghani, co-coordinatrice de la Coalition NAPAR.
Rédigé avec l’ensemble des associations membres de la Coalition, d’autres expert.e.s, ainsi que des institutions comme UNIA, le mémorandum contient à la fois des revendications transversales (l’implication des personnes concernées, l’adoption d’une lecture politique intersectionnelle, etc.) mais également par niveau de pouvoir et par secteur comme l’emploi, la justice, la police, l’accès au logement, la culture, l’enseignement, la décolonisation des espaces publics, la santé, etc. Notre objectif est bien de lutter contre le racisme structurel qui impacte les personnes racisées dans tous les domaines de la vie sociale.
Il y a urgence à dépasser les actions purement symboliques
Par le passé, les campagnes de lutte contre le racisme consistaient principalement en des campagnes de communication afin de dénoncer le racisme interpersonnel. Ces actions ponctuelles faisaient l’impasse sur la racine du problème : le racisme structurel. Nous ne nous contenterons pas d’une énième action symbolique des gouvernements. Nous n’accepterons pas que la concertation entre les ministres de toutes les entités fédérées mène à des actions inefficaces. « Surtout, n’oublions pas que le racisme conduit à la discrimination et que celle-ci est punissable et peut faire l’objet de poursuites judiciaires. Nous devons donc y lutter à tout moment, ensemble, en tant que société », déclare Sakina M. Ghani, co-coordinatrice de la coalition NAPAR.
Le sentiment d’urgence est enfin présent. Celles et ceux qui doutent qu’un changement social de grande envergure soit possible à court terme n’ont pas besoin de chercher loin pour trouver de bons exemples. La solidarité populaire pendant cette crise du COVID-19 ainsi que la mobilisation massive de ces derniers jours contre les violences et le harcèlement policier nous le prouvent.
Contact presse
Néerlandophone : Kathleen Van Den Daele – 0491 56 70 68
Francophone : Sakina M. Ghani – 02/896.95.00
Les organisations membres de la Coalition NAPAR
ACLI Vlaanderen vzw, ACOD cultuur, ACV-CSC, AIF+ vzw, Asbl Objectif – mouvement pour l’égalité des droits, Asbl Union, Balkan LGBTQIA+, Bamko asbl, BePax, Beweging.net, BOEH!, Bruxelles Panthères, Les Cannelles asbl, Centre d’action interculturelle de la province de Namur, Centre régional d’intégration de Charleroi, Centre Régional d’Intégration du Brabant-Wallon, Centre Régional de La Louvière – Wallonie Picarde Nord, Centre Régional d’intégration de Liège, Centre Régional d’Intégration du Luxembourg, Centre Régional d’intégration de Mons Borinage et Wallonie Picarde Sud, Centre Régional de Verviers pour l’Intégration, CSC Bruxelles, Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique, Collectif Féminin Kahina, Een Andere Joodse Stem, ella vzw | Kenniscentrum gender en etniciteit, ENAR, Federatie van Marokkaanse Verenigingen, FENIKS vzw, Furia, Hand in Hand tegen racisme vzw, Hand-in-Hand Gent, Hart boven Hard, Internationaal Comité vzw, Job@Ubuntu, Karamah EU, Kif Kif vzw, Le Collectif Mémoire Coloniale de Lutte contre les Discriminations, Le Monde des Possibles – Liège, Liga voor Mensenrechten, Ligue des droits Humains, Merhaba vzw, Minderhedenforum, Mouvement Ouvrier Chrétien, MRAX, Mwinda Kitoko, Netwerk tegen Armoede, ORBIT vzw, Platform Allochtone Jeugdwerkingen, RainbowHouse, Réseau de Soutien aux Victimes Brésiliennes de la Violence Domestique, RIMO Limburg vzw, RoSa vzw, Samenlevingsopbouw sector, School zonder Racisme vzw, SEER vzw (Social Enhancement and Empowerment of Roma), SHARE (Forum des Migrants ), Tayush, Union des Progressistes Juifs de Belgique, Vie féminine, VZW Jakoeboe – Welzijnsschakel Vluchtelingen Oostende, Welzijnszorg, Café Congo.