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L’islamophobie est devenue un élément structurant le champ politique belge.

Cette phrase peut interpeller, voire même choquer. Mais les faits sont là et s’inscrivent dans un cadre plus global d’une succession de discours sécuritaires, populistes et polarisants, voire xénophobes et ouvertement racistes : propos d’un député flamand visant à interdire le foulard dans l’espace public, propos d’un secrétaire d’Etat qui propose de sauver des migrants en fonction de leur conviction religieuse, visites domiciliaires, propos islamophobes de plusieurs candidats dans le cadre des élections communales 2018, etc.

C’est pourquoi il est urgent de pouvoir collecter de manière rigoureuse et méthodique les actes islamophobes qui mettent en évidence, par une analyse singulière de chacun d’eux et par une analyse plus globale pour déterminer des tendances, un état de santé de notre société démocratique et cosmopolite sous tensions.

Le CCIB recense depuis 2014 les actes islamophobes commis en Belgique et sur Internet. L’an passé, le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique a publié son premier rapport chiffres sur les actes islamophobes et autres incidents du même type. Ce rapport chiffres 2018 est le deuxième du genre et le CCIB remercie ses bénévoles et Veilleurs de l’Islamophobie en Belgique (VIB) pour leur vigilance et leur implication dans l’alimentation de ce rapport chiffres.

Les actes recensés et analysés dans ce rapport ont été soit communiqués par les victimes directes, soit par autosaisie par les membres du CCIB. Ces chiffres ne représentent que la partie visible de l’iceberg et sont loin de donner une représentation réelle de l’islamophobie en Belgique. C’est pourquoi il reste fondamental de pouvoir collecter et mesurer les actes islamophobes dans notre pays.

Toutefois, et parce que le CCIB se bat pour construire – avec d’autres – une société résolument plus respectueuse et plus inclusive, fondée sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, il existe aussi plusieurs initiatives positives pour lutter contre l’islamophobie. Le CCIB y consacre une partie de ce rapport pour porter aussi un discours positif de changement. Ces bonnes pratiques témoignent aussi de la volonté et de l’engagement de nombreux citoyens, acteurs, organisations à refuser les amalgames et la xénophobie pour jeter des ponts et renforcer le dialogue, même s’il est parfois difficile. Les actes islamophobes menacent les valeurs de notre démocratie, d’une société du respect, de la justice et de l’égalité réelle. Activons-nous à les dénoncer ensemble et à y apporter des réponses fortes avec un discours affirmé des principes fondamentaux basé sur les droits humains. Ensemble. Maintenant.

 Le Conseil d’Administration du CCIB asbl

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