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Motivation pour la réalisation du projet 

Dans un État de droit, démocratique et moderne, la critique d’une idéologie ou d’une religion devient une norme. L’incitation à la haine, la discrimination, le harcèlement ou encore la violence reste un problème majeur au sein de la Région Bruxelloise. D’autant plus que la parole raciste précède le passage à l’agression xénophobe et/ou raciste.
Ainsi, la prévention est fondamentale pour agir sur le maintien de nos valeurs communes et la nécessité de renforcer les démarches inclusives en déconstruisant les stéréotypes.
Selon Unia, l’islamophobie est en recrudescence tant en propagation qu’en gravité. Il existe un effet cumulatif de préjugés, notamment avec les populations immigrées et les migrants.
Ces situations créent du rejet et fragilisent la cohésion sociale. Elles génèrent aussi une augmentation de la discrimination, du discours de haine et de la violence.

Il est important de pouvoir lutter contre ces propos ou comportements xénophobes par l’éducation et la promotion de la citoyenneté, avec une attention particulière sur les inégalités de genre. Les femmes sont victimes de discriminations multiples et intersectionnelles.

En effet, Unia signale un sous-rapportage des signalements pour les femmes (# pour les hommes). Il faut informer les citoyens et particulièrement les publics jeunes et mixtes (hommes et femmes) de la réalité de l’islamophobie et de la discrimination.

La Semaine d’action contre l’islamophobie a pour objectif de sensibiliser la société belge à l’islamophobie et à la lutte contre l’islamophobie.  Pourquoi cette période ?
– Le 21 septembre est la « Journée d’Action Européenne contre l’Islamophobie et l’Intolérance Religieuse » programmée par le Conseil de l’Europe depuis 2014.
– Le 11 septembre est la date de création du CCIB mais aussi et surtout une date qui a marqué les esprits par les attentats perpétrés aux Etats-Unis. Cette situation n’a fait qu’aggraver certains préjugés et actes de discriminations envers diverses populations et en particulier les citoyens de confession musulmane, encore aujourd’hui ceux-ci en paient un lourd tribut.

Les discriminations touchant des publics reconnus comme fragilisés dans l’accès aux études, aux biens et aux services publics ainsi qu’au marché de l’emploi ne font qu’aggraver leur situation et les pousser vers plus de précarité. Par exemple : les femmes musulmanes, les jeunes d’origines étrangères… sont plus victimes de discriminations, d’inégalités, victime des préjugés, il est difficile pour eux, aujourd’hui, de participer pleinement à leur vie de citoyens et de citoyennes.
Le projet « SBAHI – Semaine Bruxelloise d’Actions contre la Haine et l’Islamophobie » s’inscrit donc dans les objectifs de la Déclaration du Gouvernement bruxellois (“…veillera à développer des projets de prévention contre toute forme de discrimination, de préjugés, de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme”)

L’aspect innovant et original du projet SBAHI

L’aspect innovant de ce projet est qu’il se concentre uniquement sur les discriminations faites aux musulmans et en particulier aux musulmanes. Grâce à diverses études, nous pouvons confirmer que l’intersectionnalité de l’islamophobie n’est plus à démontrer. Ce n’est pas une journée de mobilisation, mais bien plusieurs jours d’actions qui nous permettrons de créer une dynamique encore plus positive pour un appel à une société plus inclusive.

Depuis les attentats du 22 Mars 2016 à Bruxelles et les multiples affaires liées de près ou de loin aux groupes violents se revendiquant de l’islam, nous assistons à une libération des discours de haine envers les citoyens musulmans et en particulier citoyennes musulmanes. La peur de l’autre, les préjugés, les amalgames engendre une rupture de la solidarité, nous devons veiller à déconstruire et à reconstituer le lien social qui unit tous les bruxellois et bruxelloises et le reste du monde.

De ce fait, nous souhaitons, au travers de ce projet, consolider notre travail de lutte contre les stéréotypes et les préjugés. Créer des espaces de dialogue sur des thèmes dit «délicats » afin de favoriser l’expression de chacun et chacune et de les inciter à construire un vivre ensemble meilleur qui fait fi de toute forme de racisme et en l’occurrence de l’islamophobie. Faire ressortir la richesse de la Région Bruxelloise à travers son économie en croissance et sa posture de capitale européenne et internationale où la diversité a toute sa place est un des objectifs du projet. L’identité bruxelloise est la multi-culturalité où chaque citoyen, chaque citoyenne doit avoir sa place.

La lutte contre l’islamophobie, comme toutes les luttes, n’est pas un combat qui concerne uniquement les citoyens musulmans et les citoyennes musulmanes. Elle nous concerne toutes et tous.  Face à la montée des intolérances, du populisme, du repli sur soi, nous devons renforcer l’implication des citoyens musulmans dans notre pays et non pas ajouter plus de freins et d’obstacles à leur participation économique, culturelle, démocratique et sociale.

L’innovation se trouve aussi dans le lien qu’on aura entre les artistes, les conférenciers, la société civile, les citoyens et le politique sur un sujet aussi difficile qu’actuel.