Propos incitant à la haine du député Georges Dallemagne sur le foulard : le CCIB interpelle publiquement le Président du cdH, M. Maxime Prévot pour une sanction
(c) crédit photo : le député cdH Georges Dallemagne dans l’émission RTBF/LeSoir « Le Grand Oral » (29 mai 2021)
BRUXELLES, le 30 mai 2021 – Dans un contexte où un militaire d’extrême droite aux intentions terroristes vise notamment à s’attaquer avec des armes lourdes à au moins une mosquée dans notre pays, le député Georges Dallemagne a fait une déclaration incitant à la haine ce samedi 29 mai 2021 dans l’émission le Grand Oral (RTBF/Le Soir) sur le foulard des femmes musulmanes en le qualifiant d’être « aussi une revendication politique, radicale, qui ne veut pas de notre modèle de société, ne veut pas de nos valeurs et les combat ». Le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique (CCIB) demande une sanction en rapport avec la gravité des faits.
Dans le passé, le CCIB avait déjà dénoncé les propos d’Yvan Mayeur qui avait affirmé : « toutes les mosquées sont entre les mains des salafistes » en appelant le Président du PS à agir et à sanctionner. Avec ce même souci de lutter contre tous les discours de haine et de promouvoir une société inclusive, fondée sur les droits humains, le CCIB s’indigne des propos du député Georges Dallemagne, à la fois complotistes et islamophobes. Avec des amalgames graves s’inspirant manifestement du clash des civilisations qui n’avaient été tenus jusqu’à présent que par les élus de la droite extrême ou d’extrême-droite, le député cdH, Georges Dallemagne, a manifestement franchi ici la limite entre la liberté d’expression et l’incitation à la haine.
Interpellé par de nombreux citoyens, le CCIB a pris acte ce dimanche de la première réaction du Président du cdH, Maxime Prévot qui a affirmé que « le seul fait de porter un voile ne saurait donc être perçu caricaturalement comme un acte revendicatif de radicalisme. (…) Pour le cdH, porter le voile musulman, de manière librement consentie, ce n’est pas être radicalisé. C’est vivre sa spiritualité.» Bien que ces propos rappellent certaines valeurs de tolérance du parti humaniste, ils restent insuffisants car ce communiqué n’évoque ni les propos, ni le nom du député, ni une éventuelle sanction. De possibles suites judiciaires seront examinées prochainement à moins que des excuses claires du Député ne soient adressées rapidement et publiquement.
le CCIB rappelle que la lutte contre le racisme et toutes les formes de rejet et de haine sont une responsabilité collective, à commencer par celle des élus dans l’exercice de leur mandat et dans leurs expressions publiques.
En effet, le CCIB considère après analyse les propos du Député Dallemagne comme xénophobes et islamophobes car ils alimentent – à travers une mécanique raciste – une forme d’hostilité envers les musulmans de manière claire et indistinguée. En cela, ils portent atteinte au vivre-ensemble, à l’égalité et à l’inclusion des citoyennes musulmanes. Aussi, ces propos constituent une infraction et il faut rappeler avec force que le racisme et l’incitation à la haine à l’égard d’un groupe ne sont pas des opinions, mais constituent bien un délit.
En conséquence, ces propos feront l’objet d’un signalement auprès d’Unia par le CCIB.
A l’heure où notre région bruxelloise lance les Assises contre le Racisme et que notre gouvernement fédéral travaille à un plan interfédéral de lutte contre le racisme et les discriminations, le CCIB rappelle que la lutte contre le racisme et toutes les formes de rejet et de haine sont une responsabilité collective, à commencer par celle des élus dans l’exercice de leur mandat et dans leurs expressions publiques.
Pour le Conseil d’Administration du CCIB,
Mustapha CHAIRI